Lu dans Le Monde Diplomatique de janvier:
A propos de M. Campdessus, qui a dirigé le FMI de 1987 à 2000:
" en 13 ans de règne sur le FMI, il a pu appliquer son programme (ultralibéral). Résultat: une dizaine de crises financières majeures. A chaque fois les solutions imposées ont aggravé les crises, quand elles ne les ont tout simplement pas provoquées. Ce fut le cas au Mexique (1994), en Thaîlande (1997), puis dans l'ensemble des économies de l'Asie du sud-est (1997-1998), en Russie (1998), au Brésil (1999). L'expert quitta la place avant de constater les dégâts de sa politique en Turquie (2001) et surtout en Argentine (2001-2002)."
Sa méthode est significative: l' Indonésie, dont on avait dit qu'elle participait au miracle asiatique, durant l'été 1997 subit une crise de spéculation, les milliers de dollars investis dans l'immobilier et la bourse fuient le pays, tout s'effondre." Le gouvernement fait alors appel au FMI et à la banque mondiale qui prêtent quelque 25 millions de dollars sous réserve d'une application d'un programme d'ajustement structurel technique: " améliorer l'efficacité des marchés, resserrer la politique monétaire et budgétaire".... Dans la vraie vie cela se traduit par un arrêt des aides aux produits de 1ère nécessité et une flambée des prix: 200 °/° pour l'électricité, 50 o/O pour le lait, 36 pour le riz entre aout et janvier 1998. Les taux d'intérêt s'envolent faisant exploser les dettes, les faillites s'enchainent, des banques sont fermées, l'emploi et les salaires s'effondrent. Pour réprimer les émeutes de la faim le gouvernement tire sur la foule: cinq morts. Le chaos est total, les divisions ethniques réapparaissent. l'Indonésie ne s'en est toujours pas remise."
La Malaisie a refusé durant la même période et avec les mêmes problèmes le plan de M. Camdessus.Le gouvernement impose normes et controle des changes aux banques, vilipendée par M. Camdessus: et pourtant la Malaisie s'en sort moins mal en point que ses voisins.
L'article est long et retrace toutes les erreurs de M. Campdessus avec même une reconnaissance de ces erreurs par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et et le développepemnt et par un des prix nobel d'économie! "Sa devise est claire: la sécurité pour les capitaux et l'insécurité pour les êtres humains!"
Et pourtant devinez qui lui a demandé un rapport sur l 'économie de la France dans lequel il donne moult conseils ? du genre: exit la sécurité donnée par le CDI car elle empêche les entreprises de se séparer du salarié quand il ne leur convient plus, exit le recours à la justice pour licenciements abusifs ou d'absence de plan social, qui fait peser sur le patronat une insécurité "insupportable", le coup de pouce au smig ne doit pas être maintenu car trop onéreux, haro sur les règles limitant le travail le dimanche etc etc... allez, devinez qui ?
Sarko bien -sûr!!!!!! et qu'il s'empresse d'appliquer ses recommandations comme si elles avaient force de loi!!!!!